Yann Fournier (Modem) : des kilomètres à pied pour faire avancer François Bayrou

Distribuer des tracts, engager la conversation avec les passants, tenter de convaincre... C'était une première pour Yann Fournier, vendredi, dans les allées du marché.

Le jeune Armentiérois, qui aura 20 ans en juin, s'est engagé dans la campagne pour défendre les couleurs (orange) de François Bayrou. "Bon... Sur un marché, on ne peut pas développer un argumentaire comme on déroule une dissertation. Yann, étudiant en philosophie, doit, à la façon de Socrate, maîtriser l'art de la dialectique immédiate. En quelques secondes, il faut retenir l'attention. Il tend ses tracts aux passants. Doit affronter l'indifférence, les refus polis. « Ce que je constate, toutefois, c'est qu'il n'y a pas de rejet de François Bayrou. Je n'ai jamais senti d'hostilité. Peut-être un peu de moqueries, tout au plus... » La sacoche pleine de tracts, le jeune homme remonte le flot de passants, un large sourire aux lèvres, accoste les gens par un très avenant « Bonjour Madame » ou « Bonjour Monsieur ». Celui-ci s'excuse en expliquant qu'il est Belge. Quelques mètres plus loin, rebelote : « Je ne suis pas français, j'habite à Comines »

« Qu'est-ce qu'il y a comme Belges, le vendredi, au marché d'Armentières ! » sourit Yann.

Vendredi, pour sa première distribution de tracts, le jeune Armentiérois a parcouru les allées du marché en large et en travers !


Mais bon, au fil des minutes et des mètres de marché parcourus, la sacoche de tracts se vide. Yann se plie de bonne grâce à ce statut de « petite main » de la politique.

« En 2007 déjà, j'étais très intéressé par le discours de François Bayrou, par son positionnement déjà très critique, sa liberté de ton, son indépendance » explique le jeune Armentiérois. À cette époque-là, alors qu'il est en seconde à Saint-Jude, il s'intéresse plutôt à Europe Écologie, « parce que le développement durable est un thème qui m'intéresse. Mais je me suis rendu compte que les écologistes étaient prisonniers du PS ».

Je ne suis pas idolâtre

En 2010, dans le cadre de la campagne pour les régionales, il va voir le leader du MoDem lors d'une réunion publique à Lille. Cette rencontre le conforte dans l'opinion favorable qu'il a de son champion il se rapprochera un peu plus tard, de Brigitte Brame, et prendra sa carte au MoDem. « Mais je ne suis pas idolâtre de François Bayrou. Ce qui m'intéresse, ce sont ses idées. Lui, il ne résout pas les problèmes en accusant l'immigré, le banquier ou l'assisté. Il propose des solutions justes, pragmatiques et sans idéologie : produire en France, instruire, construire une démocratie exemplaire » explique Yann qui ajoute quelques « bonnes idées originales » comme la prise en compte du vote blanc ou celle du bénévolat pour la retraite.

Toutes ces idées, évidemment, il ne peut pas les développer en distribuant des tracts sur un marché. « Mais j'en discute beaucoup avec des amis, je participe au débat sur les réseaux sociaux, j'essaie de convaincre, par exemple, que ""produire en France"", ça veut dire que consommer est un geste politique ».

« Bayrou ? Ah oui, il est bien, lui ! » lui lance un passant du marché. Yann répond à ce compliment par un large sourire.

En espérant qu'ils seront très nombreux, le 22 avril, à penser comme cet Armentiérois et à transformer cette sympathie en bulletins de vote.