Quand dentelle, photo et gastronomie s’exportent à New York

Quand dentelle, photo et gastronomie s’exportent à New York Les étudiants de BTS commerce de Saint-Jude sont de retour de New York où ils ont exporté le savoir-faire régional. Notamment la cuisine avec Marc Meurin, la dentelle avec la styliste Constance Le Gonidec et la photo avec Pascal Auvé. Ces créateurs ont-ils bénéficié de cette action ?

 

"Constance Le Gonidec présentait une robe de mariée, confectionnée sur mesure et portée par Marine, une étudiante de BTS, au showroom de Solstiss à New York, la marque de dentelle de Caudry avec laquelle la styliste travaille. L’occasion de toucher « une clientèle haut de gamme, pour le prestige », reconnaît Constance qui a cédé depuis deux ans son pas-de-porte place aux Oignons à Lille pour s’installer à Steenwerck. Une veste de sa confection était vendue aux enchères au repas de charité. En soie sauvage, avec de la dentelle perlée rebrodée, elle est partie à 600$, laissant sa créatrice « un peu déçue » de ce relativement petit prix. Elle attribue cela à la petite taille de cette veste. Les Américaines n’auraient-elles pas la taille fine ? En revanche, un beau projet est né de cette action, avec Marc Meurin. Un concert dinatoire haute couture se tiendra au château de Beaulieu le 12 octobre, sur le thème de la femme de l’amour et du mariage. Dix mannequins porteront une robe de mariée. Un ami pianiste, Jean-Christphe Rigaut qui travaille avec Caroline Casadesus jouera tandis que deux chanteuses seront accompagnées au violoncelle et à la flûte. Au piano gourmand, Marc Meurin, bien sûr. Une façon de mettre en valeur « la dimension culturelle » du Château de Beaulieu, souligne Constance. Elle se réjouit des « compétences qui se réunissent », dans la simplicité, sans snobisme.



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Pour Pascal Auvé, le retour de son exposition de photos prises à Manhattan en 2011, lors du précédent voyage avec les étudiants de Saint-Jude, est une belle histoire. Il avait partagé le projet avec Claire Catoire, styliste en dentelle, au nom de l’association Expression dentelle. Avec son épouse qui avait préparé leur itinéraire pendant trois mois, il avait sillonné Manhattan et shooté sur le thème « New York et les métiers Leavers », un parallèle entre l’architecture de la Grosse Pomme et les métiers à tisser la dentelle de Caudry, « une cathédrale de fonte et d’acier ». Cette année, Timothé, étudiant de BTS, a mis en valeur, en anglais, cette exposition de Pascal Auvé qui n’a pas refait le voyage. « La boucle est bouclée, je voulais que mes images retournent à New York » note le photographe de Caudry. L’armature métallique du pont de Brooklyn lui a fait penser au système Jacquart et le lampadaire aux lampes qui éclairent les machines Leavers. Sur la cinquantaine de clichés en noir et blanc réalisés, 17 ont franchi l’Atlantique où ils seront exposés trois mois au showroom Solstiss, comme la robe de mariée. « Je voulais une image de luxe, au summum de la qualité et qui puisse traverser le temps » explique ce passionné de photo qui a recréé ses images prises en numérique en négatif, révélées sur papier argentique traditionnel. À produit de luxe, image exceptionnelle ! Une image toujours faite « à la prise de vue » précise celui qui a retrouvé dans le bruit de New York l’ambiance des ateliers textiles et dans son ciel un peu plombé mais pas bouché, leur atmosphère sombre.

Marc Meurin fait partie de l’aventure pour la deuxième fois : « On n’a plus d’appréhension ». « Éric Ripert (le meilleur restaurant de New York qui place en tête les toques françaises) nous a reçus », détaille le chef étoilé qui se consacre à l’ouverture du restaurant du Louvre Lens, dès que « les plafonds inacceptables » seront refaits, après avoir été à Dubaï, New York et Londres, ce mois-ci. Au Bernardin donc pour le repas de charité, il a préparé flan d’asperges, noix de Saint-Jacques et surtout un flan de réglisse, adoré de convives. Au French Culinary Institute plein, il a présenté, avec Mathieu Boutroy, un de ses chefs, des amuse-bouche et valorisé genièvre et chicorée, des produits régionaux. Les bières de garde ont étonné et beaucoup plu. « Un grand souvenir », conclut le chef, ravi de l’organisation d’Isabelle Réfouni, bien entourée d’étudiants motivés, accueilli au Sofitel, et partant pour la prochaine fois, en 2015.

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