Bastien, ambassadeur des bières belges à Mexico

Bastien Callens, 27 ans, célibataire, vit à Mexico depuis plus de trois ans. Ses origines. « Je suis né à Bailleul, et c’est là que j’ai grandi, avant de partir à Armentières, pour aller au lycée Saint-Jude. Ensuite, je suis entré à l’IESEG, une grande école de commerce et de management à Lille. J’y ai fait quatre ans d’études, puis la dernière année à Mexico. »

Pourquoi il est parti. « J’avais un an d’études à faire à l’étranger. J’étais déjà allé aux États-Unis et j’avais envie d’un pays hispanophone. Mais, tant qu’à faire, je voulais plutôt partir loin. Je suis donc allé au Mexique et je m’y suis plu. À mon retour, j’ai fait mon mémoire sur les négociations et les études à mener pour importer de nouvelles bières dans ce pays. Ce qui m’a confirmé qu’il y avait de la place, surtout pour des bières belges. »

Ce qu’il y fait. « Je me suis installé en novembre 2006. J’importe les bières des brasseurs belges, avec lesquels je travaille. J’avais contacté des brasseurs du Nord, mais c’était trop cher. Mon ami Sylvain Mahieux, qui est aussi un Chti, est venu me rejoindre. Nous avons ouvert un magasin en centre-ville, mais nous commençons à être à l’étroit. Nous prévoyons d’en ouvrir un ou deux autres, plus un troisième, peut-être, à Guadalajara. »

Ses liens avec la région. « Toute ma famille est encore à Bailleul. Et mes amis également. Je suis en permanence en contact avec eux. »

Ce qui lui manque. « Mes amis, justement ! Et aussi les sorties culturelles. J’adorais Lille, pour ça. C’est une ville qui fourmille de petits groupes de musique, ce qui n’est pas du tout le cas ici. J’avais même organisé un festival, Restorock, avec l’IESEG. Les bénéfices allaient aux Restos du coeur. »

La première chose qu’il fera en rentrant. « J’irai boire une bière ! De celles que l’on ne trouve pas encore ici. Pas tant pour la bière que pour l’endroit, d’ailleurs. Je choisirai un estaminet des Flandres. C’est le genre de lieu qui mêle tout ce que j’aime. La bière, bien sûr, mais surtout les discussions avec les amis, la musique. Ce sont des lieux de partage. »

Son conseil. « Il faut se préparer, évidemment. Moi, je suis un peu parti à l’aventure – avec mon couteau... comme on dit. Mais ce n’est pas la meilleure solution. Et puis, il faut rester ouvert aux autres. Arriver ici sans préjugés, sans considérer que c’est mieux chez nous, sur certains points, parce que les Mexicains font des choses différemment. D’ailleurs, il y a des domaines où je les trouve plus riches. Dans le mélange intergénérationnel, par exemple. Chez nous, les jeunes font la fête entre eux, et les vieux pareil. Ici, tout le monde se retrouve. Toujours. »