Teddy Vermeulin : de Frelinghien à la maison de prod de Jean-Marc Barr

Lundi 6 juin 2011, Jean-Marc Barr et Pascal Arnold présentaient « American Translation », leur nouveau film, en avant-première à Lille. Ils n'étaient pas seuls. Autour d'eux, il y avait les deux acteurs principaux de ce road-movie criminel, Lizzie Brocheré et Pierre Perrier. Mais aussi le directeur de production, Teddy Vermeulin, garçon qui a partagé son enfance entre Frelinghien et Armentières. "A 26 ans, Teddy Vermeulin est directeur de production. Un travail discret, à l'image de ce garçon qui a vécu toute son enfance à Frelinghien et à Armentières où il a suivi ses études à Saint-Jude. Depuis quatre ans, le jeune homme est devenu le plus proche collaborateur de Jean-Marc Barr et de Pascal Alnold. Il est aujourd'hui le troisième larron du trio qui compose Toloda, leur maison de production.

Avant même sa sortie, American Translation fait le buzz. Parce que les bandes-annonces affichent la couleur. Violence, sexe, rudesse dans les rapports humains. Parce que, aussi, un film avec Jean-Marc Barr à l'affiche, qu'il soit comédien ou réalisateur, est toujours un événement.

Compagnon de route de Lars Von Trier, l'homme s'est forgé une image, tant comme acteur (il a joué, entre autres, dans Breaking The Waves ) que comme réalisateur (Lovers et Too Much Flesh ont marqué), à l'opposé de l'image lisse de son personnage du Grand Bleu de Luc Besson.

Le Frelinghinois Teddy Vermeulin, 26ans, était, le lundi 6 juin 2011, au côté de Jean-Marc Barr pour présenter «American Translation».


Le gentil Teddy dans le monde de Barr

Mais que vient donc faire dans cet univers du cinéma underground (« mais aussi grand public », insiste-t-il) Teddy Vermeulin ? Le garçon rêveur se souvient avec tendresse des promenades qu'il faisait dans le village de son enfance, le long de la Lys, de ses instituteurs à l'école du Sacré-Coeur puis de ses profs et amis de Saint-Jude. Passionné par le cinéma depuis l'enfance ? Fan d'Orson Welles, de Chaplin, de Von Stroheim ou de Jean Renoir quand ses camarades regardaient Dorothée et Casimir à la télé ? « Pas du tout ! », répond-il presque en s'excusant. « Je n'ai commencé à aller au cinéma qu'à 14 ans. Mais c'est vrai qu'après, j'ai regardé à la télé des films comme ceux de Von Trier ou de Kubrick. Après mon bac S, moi, ce que je voulais faire, c'était du son. » C'est comme ça que le jeune homme est entré à l'Institut international de l'image et du son à Trappes.

Pendant ses études, qui le forment à toutes les techniques du cinéma, il fait la rencontre de Jean-Marc Barr. Naît alors une relation d'amitié et de confiance. Son boulot au sein de Toloda ? D'abord participer à l'idée de départ d'un film, écrire le scénario (c'est souvent Pascal Arnold qui s'en charge). Ensuite, il faut trouver les comédiens, contacter les agents, établir un projet et un budget, démarcher les structures qui financent - Centre national de la cinématographie, les chaînes de télé, organismes dans les régions, comme le Centre régional audiovisuel ici. « Nous, on fait avec des bouts de ficelles : notre budget est de l'ordre de 300 000 E alors qu'un film, c'est plutôt dans les 3 ME. Tout ça permet de payer, dans le cas d'American Translation, les dix techniciens, les comédiens, de louer le matériel. Pour le reste, on se débrouille. » Pas de frais de repérage, par exemple : « Dans l'histoire, le héros revient sur les lieux de son enfance, à Lille. Alors, on a fait appel à mes connaissances. C'est comme ça qu'on a tourné dans l'église de Frelinghien, dans des rues d'Armentières, près de Saint-Jude, dans une laverie à Houplines, ou encore dans le parc de la Villa Mont-Noir. » Le tournage s'est fait pendant trois semaines pendant l'été 2009. « Jean-Marc (Barr) devait se charger du montage mais il a été sollicité pour jouer dans un autre film. Alors j'ai essayé. Et le résultat a plu. » Un film comme American Translation est-il rentable ?

Question délicate... « Le film ne sortira en France que dans une vingtaine de salles. Mais il a été vendu aux États-Unis, en Angleterre et il participe à plusieurs festivals. Donc ça devrait aller ! » Un film tel que celui-là ne nourrit pas autant qu'un blockbuster. Teddy ne roule pas en Porsche et ne porte pas de Rolex. « Je fais ce que j'aime, je m'amuse. C'est ça, mon vrai luxe ! »

Le film de Pascal Arnold et de Jean-Marc Barr, avec Lizzie Brocheré et Pierre Perrier, est un road movie criminel et psychologique. Production : Toloda (Jean-Marc-Barr, Pascal Arnold et Teddy Vermeulin). L'histoire : « Ils s'aiment ; il tue ; elle ne le sait pas. » Interdit en salle aux moins de 16 ans.

Avant-premières : lundi 6 juin 2011, à 19 h 40, au Kinepolis de Lomme en présence de l'équipe du film ; à 20 h 30, au Majestic, 54, rue de Béthune à Lille. Suivi d'un débat avec l'équipe."