Avec sept menuisiers ébénistes, il réalise du sur-mesure haut de gamme

Daniel Leroy incarne la troisième génération à la tête de la Menuiserie du Bourg, à Frelinghien. Avec ses sept « compagnons » menuisiers agenceurs ébénistes, il équipe des hôtels 5 étoiles, dont L'Hermitage Gantois, des cliniques, le Palais de Justice, et de prestigieuses boutiques. Rencontre avec celui que sa famille surnomme « l'aventurier ». "Comme son père, Claude, il a gardé le nom, Menuiserie du Bourg, de l'entreprise fondée par son grand-père, Jean, au sortir de la guerre, en 1946, avec cinq autres prisonniers de guerre, rue du Bourg à Lambersart. Quand elle s'installe à Frelinghien sur 1 000 m² en 1976, Daniel, quinze ans à l'époque, se souvient d'avoir donné un coup de main pour les joints et le sol. Mais il ne se voyait pas reprendre l'affaire familiale.

Daniel Leroy montre un meuble de bibliothèque confectionné dans l'atelier pour un particulier.



Lycéen à Saint-Jude, il a un joli coup de crayon. Repéré par son professeur de dessin, M. Blanquart, il intègre Saint-Luc à Tournai (B) où il choisit la décoration. Bac en poche, il préfère travailler aussitôt. L'agencement de magasin le mène à Asnières puis à Chartres. Quand arrive le temps du service militaire, il choisit les parachutistes. Instructeur à Pau, il y rencontre l'élue de son coeur, Tarbaise. Pour une entreprise suisse, le pays de sa maman, il travaille cinq mois à Tripoli en Libye où il rhabille la façade de l'hôpital militaire.

Rue Au Vent

« Un jour mon père me demande de lui rendre service ». Depuis il n'a plus quitté la Menuiserie du Bourg, travaillant avec son père de 1983 à 1996 : « Il était le ministre de l'extérieur et moi de l'intérieur », sourit-il.

Quand son aîné « prend la poudre d'escampette à 60 ans pile » tout en demeurant dans sa maison au 31/33 de la rue Au Vent, juste devant l'entreprise, Daniel reprend seul les rênes. Les clients restent fidèles, preuve de la qualité du travail et de la sûreté de l'engagement : « Quand j'appose ma signature le client sait que ça ne changera pas et que les délais seront respectés ». Il pourrait s'agrandir mais préfère rester à sa taille de PME (chiffre d'affaires de 450 000 euros) avec sept menuisiers agenceurs ébénistes, mes « compagnons » comme il les appelle, respectueux de leur art.

L'Aventurier

Dans l'Armentiérois, deux laboratoires d'analyse médicale, Optique Barbry, Majuscule, le garage Dubreu l'ont choisi. À Lille, les cafés Méo, « trois générations qu'on travaille ensemble, LE client fidèle », souligne Daniel qui a aussi ses fidèles architectes.

Il ne travaille « que du bois », du chêne souvent. La polyclinique du Bois, celle de Lille sud, le Palais de justice, les boutiques Kenzo, George Rech, la parfumerie du Soleil d'or l'ont choisi.

Daniel arrive à l'entreprise à 6 h 30 : « tout passe par moi », résume-t-il. Sur les chantiers, ses gars peuvent travailler jusqu'à 21 h : « Dans le Midi, on nous appelle des fadas ». Son temps libre, il le passe en famille avec son épouse, professeur d'économie sociale au lycée Île-de-Flandre et ses enfants, 19 ans et 22 ans. Pour l'instant, aucun ne prévoit de reprendre l'entreprise familiale. Mais on ne sait jamais... Il joue au basket « toujours en compétition, surtout pas vétéran », en Départementale, à Steenwerck et avoue un faible pour la Corse. Sa soeur est directrice des ressources humaines, ses frères, physicien-chimiste, architecte et pilote de chasse. Seul entrepreneur, dans sa famille on l'appelle « l'aventurier ». Pas faux !

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