La paroisse du Bon-Pasteur se mobilise pour qu’on n’oublie pas les enfants d’Alep

Des choristes d’Alep étaient venus à l’église Notre-Dame en octobre 2018

C’est samedi 22 octobre que la paroisse du Bon-Pasteur, le père Patrick Delescluse en tête, organise sa soirée au profit des enfants et des étudiants d’Alep. Une solidarité autour du peuple syrien qui a pris forme en 2018.

Pour comprendre les liens qui unissent la paroisse du Bon-Pasteur (qui regroupe les églises Saint-Martin d’Erquinghem-Lys et Notre-Dame-du-Sacré-Coeur d’Armentières), il faut remonter en 2018, époque à laquelle une chorale d’Alep entamait une tournée en France sous l’égide de L’Œuvre d’Orient afin de financer la reconstruction du toit de la cathédrale Saint-Elie, victime des bombardements. « Je suis délégué de L’Œuvre d’Orient, explique le père Patrick Delecluse. Et quand j’ai eu vent de cette tournée, j’ai postulé. » Et c’est ainsi qu’en octobre 2018, une cinquantaine de choristes venus d’Alep se sont retrouvés dans la cité de la Toile, dans une église comble. « Six cents personnes à Notre-Dame, un lundi soir… », n’en revient toujours pas le curé.

D’autres personnes n’en sont toujours pas revenues comme Monseigneur Joseph Tobji, archevêque maronite d’Alep, qui, pour remercier, est revenu à Armentières en décembre 2021, le temps d’une conférence baptisée Chrétiens d’Alep, entre désespoir et espérance. Localement, les paroissiens, qui avaient hébergé la chorale, ont, eux aussi, tissé des liens d’amitié. D’où ce nouvel élan de solidarité, né et nourri d’échanges téléphoniques entre Armentiérois et Alépins.

Repas syrien et solidaire

« On a voulu faire quelque chose pour récupérer des sous pour la paroisse, explique Anna Deruyter, une des paroissiennes à l’origine du projet. Nous en avons parlé à Simon Ayoub, un Syrien installé à Paris et qui véhicule Monseigneur Tobji quand il vient. Il nous a dit que si nous trouvions une salle, il viendrait avec ses casseroles. » Il n’en fallait pas plus pour que tous se mobilisent autour de ce projet de repas solidaire. «  Un projet paroissial, un projet de L’Œuvre d’Orient avec Saint-Jude », insiste le père Delecluse qui vise, une fois encore, une salle remplie. « Il se passe tellement de choses dans le monde qu’on en oublie le quotidien difficile des Syriens, lâchent en chœur le curé et sa paroissienne. Pourtant, ce qui nous remonte, c’est que la vie est encore plus dure aujourd’hui qu’en temps de guerre. »

Le 22 octobre, on pourra se rappeler que la vie n’est pas rose en Syrie, et notamment à Alep. Autour d’un repas syrien, en duplex avec des intervenants sur place qui livreront des témoignages sur leur quotidien. «  Pour pas qu’on les oublie, soupire Anna Deruyter. Il faut venir nombreux à cette soirée paroissiale. Rassurez-vous, il n’y aura pas que des vieux. C’est une soirée où on va s’amuser et où tout ce qu’Armentières compte de solidaire devrait être présent. » Tous les bénéfices serviront à financer la scolarité des petits Alépins.