Quand FL TV s’attaque au harcèlement, ça donne une petite heure de fiction

Au final, ils sont une cinquantaine à s’être investis dans le film. Réalisation, tournage, montage... chacun son rôle

Entre le moment où Logan Scohy a écrit la première ligne du scénario et le résultat final, il se sera donc passé presque deux ans. Ce résultat, c’est un film d’une heure qui dénonce le harcèlement sous ses différentes formes.

C’est lors des vacances de Noël 2018 que Logan Scohy, pensionnaire du lycée Eiffel, a eu l’idée de parler de harcèlement. Autour des lignes qu’il avait couchées sur le papier, c’est presque tout un établissement qui s’est mis en branle. Élèves, corps enseignant, administratifs, direction… Avec les moyens techniques d’FL TV, Vaincre ensemble était sur les rails. Écrit par les élèves et revu et corrigé par Brigitte Vanderkelen, une ancienne prof de français de l’établissement, le scénario était prêt au printemps. Restait alors à réunir une équipe technique, à trouver les acteurs et à faire tourner les caméras.

« Ce projet a réuni plus d’une cinquantaine de personnes, se félicite Pascal Veron, gestionnaire du lycée. Des élèves du lycée mais aussi des établissements voisins, notamment de Saint-Jude et du collège de Nieppe. En s’appuyant sur ce qu’ils avaient pu vivre à l’occasion de tournages télé au lycée, ils se sont réparti les rôles. » Clapper, réalisateur, directeur du son, directeur d’acteurs, responsable des figurants… Ils ont tourné, tourné, des heures, des jours et des mois durant, dans une bonne humeur collective même si, comme le confient certains, « il y a eu des moments plus durs et plus intenses que d’autres ».

Cinq tranches de vie

Le résultat, c’est donc une fiction d’une petite heure au cours de laquelle on croise les destins d’Emma, Rachid, Betty, Thibault ou encore Assam. Cinq histoires de jeunes victimes de harcèlement au sein d’un lycée. Cinq formes de harcèlement difficile à vivre. Du racket, du racisme, de l’homophobie, du sexisme… « L’idée, c’était aussi de dire qu’il n’y a pas qu’une seule forme de harcèlement », souligne Logan Scohy. Comme lui, ils sont nombreux à avouer l’avoir vécu. Souvent comme témoins, parfois comme victimes. « Mais jamais à ce point-là », précise Eva. « Bien évidemment, il y a des défauts dans ce film, estime Pascal Veron. Mais ce sont leurs mots. »

Leurs maux aussi, ceux qu’ils aimeraient combattre par le biais d’un film qu’ils espèrent voir voyager. Dans leur lycée, dans d’autres, au cinéma d’Armentières, dans les structures de la ville. Pour qu’on en parle parce que, ils en sont tous convaincus, le dialogue reste l’arme idéale pour vaincre ce fléau.
 
Le numéro de téléphone 3020 est un numéro d’écoute pour les victimes de harcèlement et leurs familles. Il est joignable du lundi au vendredi, sauf jours fériés, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h.

Kenya Beauchamp, 17 ans, en fac de droit et avant à Saint-Jude, actrice

« J’ai vu passer l’annonce pour les acteurs sur Facebook et j’ai trouvé intéressant de pouvoir participer à un film à côté de chez moi. Comme je suis musicienne, on m’a également permis de faire une chanson du film. C’était une belle expérience. Sur le tournage, il y a eu une bonne ambiance. Je pense qu’on a tous eu une manière cathartique de jouer. Et on a passé un message : parlez à qui vous voulez mais surtout parlez. C’est le plus du film, de montrer que les adultes sont là pour aider. »

C’est quoi FL TV ?

FL TV est une émanation de l’association culturelle du lycée Gustave-Eiffel. La première à avoir vu le jour, c’est Radio FL, en 2012, qui, aujourd’hui, fédère une vingtaine d’élèves, des techniciens aux journalistes, et peut avoir jusqu’à 250 auditeurs. À la suite de la radio, c’est donc une télé qui est née de l’envie des élèves et de la coopération de la direction de l’établissement. En 2014, l’image est donc venue s’ajouter au son. D’autres structures estampillées « FL » font aujourd’hui partie du panel de l’établissement, parmi lesquelles FL events qui anime régulièrement les événements de la cité de la Toile.