Décembre 1991, quand l’esprit olympique soufflait sur l’Armentiérois

Au moment où Rio et la planète passent à l’heure des JO, retour sur les deux fois où, par le passé, l’Armentiérois a vu passer la flamme olympique : en préambule des jeux de Londres en 1948, et il y a presque vingt-cinq ans, le mardi 31 décembre 1991, deux mois avant Albertville.

Le 31 décembre 1991, la flamme est arrivée de Sailly-sur-la-Lys à Erquinghem-Lys autour de 17 h. Elle a ensuite traversé Armentières en passant par la gare, la rue Gambetta, où la Poste, sponsor officiel de l’événement et organisateur du parcours de la flamme, avait préparé une belle animation dans ses anciens locaux avant de gagner La Chapelle-d'Armentières par le pont supérieur pour remonter la route nationale jusqu’à Wez-Macquart puis Lille.

Nuit hivernale et pluie

Partout le même enthousiasme. La nuit hivernale en train de tomber et quelques gouttes de pluie n’avaient pas découragé une foule nombreuse tout au long du parcours. Quarante clubs sportifs armentiérois avaient répondu présent à l’invitation de M. Gruson, adjoint aux sports, une forte délégation hippique de Frelinghien entourait le cortège tout comme des athlètes du Spiridon, de la section athlétisme de Léo-Lagrange, des Ploegsteertois. À La Chapelle, beaucoup de monde également, la présence du maire Bernard Coisne et d’une bonne partie du conseil municipal venus rendre hommage à la flamme et soutenir les relayeurs (lire ci-dessous).

Alors que la ville de Paris s’est portée candidate pour accueillir les jeux olympiques d’été en 2024, l’Armentiérois peut-il rêver d’accueillir à nouveau la flamme olympique si la capitale est désignée comme ville organisatrice ? Comme le dit l’adage, jamais deux sans trois !

« Les motards de la Garde républicaine, la foule, la flamme »

Tous les relayeurs avaient été choisis ou tirés au sort par la Poste. C’était le cas d’Hélène Bellengier, 16 ans, lycéenne à Saint-Jude. Elle avait porté la flamme du passage à niveau de la rue Jules-Lebleu à la gare.

Dans notre édition du 2 janvier 1992, une deuxième relayeuse était mise à l’honneur, Hélène Debarge, 19 ans. Handicapée et double championne de France de tir à la carabine, elle avait réalisé en fauteuil roulant le relais entre le pont de l’autoroute à Erquinghem et l’entrée d’Armentières.

Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle vit à Roubaix et a créé sa société de broderie. Elle se souvient très bien de cette journée : « C’est une superbe expérience, un souvenir fabuleux et une immense fierté. Tout est allé très vite à l’époque, quelques jours avant, j’ai reçu un coup de fil pour m’annoncer que j’étais désignée pour porter la flamme, j’ai accepté tout de suite. » Une aventure qui la conduira à témoigner de son expérience en direct à la télévision chez Jean-Luc Delarue. Hélène n’a pas oublié ces minutes éternelles : « J’ai commencé mon relais un peu vite et puis un organisateur m’a dit qu’on avait un quart d’heure d’avance, du coup, je me suis arrêtée et j’ai profité un peu du moment. »

« Les cent derniers mètres avec le suppléant »

Elle n’oublie pas non plus l’atmosphère : « Je revois l’escorte des motards de la Garde républicaine, la foule, la flamme accrochée à mon fauteuil et puis je revois aussi Grégory mon suppléant. Tous les relayeurs handicapés avaient un suppléant en cas de problème. Normalement ils n’étaient pas censés participer, mais j’ai trouvé que c’était un peu injuste. J’ai proposé à Gregory qu’on fasse les cent derniers mètres du relais ensemble, c’était un beau moment et une belle image, ça faisait partie des valeurs de l’olympisme. »