Marie trouve la lumière par le livre en braille, à l'Albatros

Mercredi soir, la jeune Marie semblait intimidée à la médiathèque. Elle assistait à l'inauguration de l'espace « lecture par les sens » dédié aux handicapés déficients visuels. L'Armentiéroise fréquente l'Albatros depuis son ouverture, en octobre 2006, pour y emprunter des CD et des DVD. Aujourd'hui, elle peut également dévorer des livres. Rencontre. "Marie a 20 ans, elle est en 3e année de « psycho » à Lille III (Villeneuve-d'Ascq). Elle est atteinte de cécité depuis sa naissance et a appris à sentir et écouter pour « voir ». Marie se déplace avec une canne blanche et emprunte régulièrement le bus, le train et le métro pour ses déplacements dans la métropole lilloise.

Elle a commencé sa scolarité à l'ERDV (École régionale des déficients visuels) à Loos. C'est là qu'elle a appris le braille. Elle y est entrée à 6 ans, en classe de CP, et y est restée jusqu'en troisième. Puis elle a intégré le lycée Saint-Jude à Armentières où les cours étaient transcrits en braille.

Marie travaille sur un ordinateur en braille qui lui permet de transcrire ce qu'elle entend.


À Lille III, elle s'installe dans l'amphi et écoute les cours qu'elle tape sur son ordinateur portable en braille (qui n'a pas d'écran, bien sûr, et avec des touches spéciales). Parfois, les cours sont déjà transcrits.

Jusqu'à l'ouverture de la médiathèque, Marie louait par correspondance des livres, des fournitures, du matériel... à un magasin spécialisé à Paris.

Mais « délais d'attente, frais de port... », beaucoup d'inconvénients qui s'ajoutent au handicap.

Marie fréquente l'Albatros une fois par semaine. Elle s'y rend souvent le samedi après-midi, à pied, munie de sa canne blanche. Là, elle emprunte des CD, des DVD... « J'écoute les dialogues et j'imagine le film », sourit-elle. Avec l'installation du pôle braille, elle pourra enfin lire « sans délai ». Une démarche municipale qu'elle apprécie.

Mercredi soir, Bernard Haesebroeck l'a rappelé : à Armentières, les élus sont engagés dans une démarche de santé, mission déléguée à Catherine de Paris, adjointe, et un conseiller municipal s'est vu confier une mission spécifique sur le handicap. « Parce qu'il faut gommer le plus possible le handicap de ceux qui en souffrent », a ajouté le maire. Jean-Michel Monpays et Martine Cobbaert ont également rappelé que les élus concevaient la culture « fondée sur l'accessibilité pour tous, et l'enrichissement de tous ». Et pour appuyer leurs dires, ils ont listé les actions menées pour le mieux-être des personnes handicapées : des feux tricolores sonores installés dans le centre-ville « et d'autres qui suivront » le balisage d'un itinéraire en ville la mise aux normes de manière systématique des bâtiments publics la construction commencée d'un bâtiment dédié à une trentaine de résidents des Papillons blancs, entre la médiathèque et la gare un local réservé à la commercialisation de la bière Léonce d'Armentières et du café torréfié par le CAT des Papillons blancs..."