Syriens, Geoseph, Talar et Mario se reconstruisent un avenir

 La famille Saed, syrienne, se sent maintenant armentiéroise

Arrivée de Syrie en octobre 2015, la famille Saed vit depuis décembre à Armentières, ce qui facilite grandement leur quotidien. Le papa travaille à Fleurbaix, Mario est scolarisé à l’école Léo-Lagrange. Leur parcours est depuis plus d’un an étroitement lié à Armentières et Fleurbaix.

Mario sait ce qu’il veut faire plus tard. «  Médecin !  », dit-il. Ses yeux rieurs, son énergie, et sa maîtrise impeccable du français en font un élève presque comme les autres. Sauf qu’il y a deux ans, Mario vivait en Syrie. Il est arrivé avec ses parents le 14 octobre 2015, à Lille. D’abord en foyer d’accueil puis dans un appartement, à la Porte des Postes.

Peu de temps après leur arrivée, ils ont été épaulés et suivis par Solidarité solidarité réfugiés à Fleurbaix, puis par l’association Armentières Traam (lire ci-dessous).

Depuis le 15 décembre, ils ont emménagé rue Louise-Michel, à Armentières, dans un appartement où ils se sentent bien. «  Les voisins sont très gentils  », disent-ils. Ils ont le sourire facile.

Leur volonté de s’intégrer est farouche. Le papa maîtrise de mieux en mieux le français, surtout depuis qu’il travaille chez Véré étanch’toit à Fleurbaix. Il était tourneur-fraiseur dans son pays. Il s’est formé sur le terrain avec ses collègues à son nouveau métier.

Geoseph a été embauché

Après une période de deux mois il a été embauché en juillet, quelques mois après avoir obtenu un titre de séjour qui lui permet de travailler en France. Un précieux sésame qu’il espère bien sûr voir renouvelé pour un an… ou plus.

Talar, la maman, a elle aussi travaillé, trois mois, dans l’hôtellerie à Lille, et elle espère avoir d’autres contrats. «  C’est Mario qui parle le mieux  », dit-elle, avec une pointe de fierté de maman. Pas faux. Mario, en quelques mois, avec la magie qu’ont les enfants de s’imprégner d’une langue nouvelle, parle parfaitement le français. Nous l’avions rencontré dans sa classe de CM1, l’an dernier, bien épaulé par son enseignant, Jérôme Blondel.

« On a vraiment eu beaucoup de chance, on peut dire merci à la France… »

Mario faisait la route depuis Lille. Vivre à Armentières est désormais beaucoup plus simple. Il est cette année en CM2, et il souhaite aller en sixième à Saint-Jude.

Ce parcours, presque idyllique, la famille le doit sans doute à sa volonté. Mais avec insistance, ils veulent aussi dire merci à toutes celles et ceux qui les ont aidés, Véronique Tanghe, Martine Aubry, Christian Véré… «  On a vraiment eu beaucoup de chance, on peut dire merci à la France…  », témoigne Geoseph. Son épouse acquiesce. Les contacts avec leurs familles en Syrie sont réguliers. «  mais pour nos mères, c’est difficile  », confie Geoseph. Ils ont laissé derrière eux leur pays, leurs familles, persuadés que leur avenir se joue désormais en France. Et impatients de voir Mario faire ses études ici.