Thomas, 11 ans, expulsé du bus parce qu'il avait composté le ticket de la veille

Ce n'est évidemment pas l'affaire du siècle mais elle n'en révèle pas moins une certaine dureté des temps. La victime : Thomas, un élève de sixième à Saint-Jude. Le garçon, qui demeure à La Hallerie, à La Chapelle-d'Armentières, prend le bus pour aller au collège le matin et pour rentrer chez lui le soir. Il dispose, comme tous les collégiens, d'une carte de transport avec des coupons datés. "Jeudi soir, après les cours, Thomas prend l'autobus de Transpole à l'arrêt de la grand-place, près de la poissonnerie. Il monte dans le véhicule et se trompe en compostant son billet : il glisse celui de mercredi (parce qu'il ne l'a pas utilisé la veille) et pas celui du jour. Quelques minutes plus tard, un des deux contrôleurs du bus opère la vérification. « Il n'a rien voulu savoir, explique la maman de Thomas, ulcérée. Il a dressé un procès verbal de 49 euros, en précisant que c'est 35 euros si on payait dans les cinq jours. » Mais ce n'est pas ce que reproche vraiment la maman de Thomas au contrôleur.

Le garçon a été expulsé du bus à la gare d'Armentières.


Ce qu'elle n'accepte pas du tout, c'est la suite de l'histoire : « Après avoir dressé son procès verbal,raconte-t-elle, le contrôleur a fait sortir mon fils du bus à la gare ! Et Thomas s'est retrouvé là, dans un endroit qu'il ne connaissait absolument pas et il a paniqué. » L'enfant, effectivement, pris de panique, a appelé son père sur son téléphone portable. Celui-ci, qui travaille à Lille, s'est précipité à Armentières pour récupérer son fils et surtout, demander des explications aux agents de Transpole. Des explications qu'il n'aura d'ailleurs pas réussi à obtenir. « Nous sommes furieux, rage la maman de Thomas : à la limite, le PV, on s'en fiche ; mon fils fera plus attention la prochaine fois. Mais qu'on abandonne comme ça un enfant de 11 ans dans un endroit qu'il ne connaît pas alors qu'on voit bien qu'il est paniqué, ça je ne l'accepte pas ». Dura lex sed lex (la loi est dure mais c'est la loi), répondront sans doute les contrôleurs (que nous n'avons pas réussi à joindre).

C'est vrai aussi, sans doute, que le contrôle des usagers des transports en commun n'est pas toujours facile. Qu'il n'est pas rare que des contrôleurs ou des chauffeurs soient aux prises avec des jeunes turbulents voire des voyous. Mais rien ne les empêche non plus de faire la part des choses. À l'évidence, Thomas n'avait rien d'un voyou et tout d'un garçon pris en faute après un moment de distraction et qui ne méritait sans doute pas d'être expulsé d'un autobus !"