Professeurs et membres du personnel

Départ en retraite M.PHILIPPE (1986)

40 années de bons et loyaux services

En fin d'année scolaire 85-86, une cérémonie familiale réunissait les représentants de parents et l'ensemble du personnel de l'Institution pour remercier M Raymond PHILIPPE qui prenait sa retraite. "

Surveillant d'étude de la 6° à la 30, Professeur polyvalent en 6e et 5e, titulaire de classe, accompagnateur des promenades du jeudi et ensuite du mercredi après-midi, organiste, animateur à la kermesse de fin d'année et j'en oublie certainenent... Voilà à n'en pas douter, de 1946 à 1986, une carrière d'enseignant et et d'éducateur bien remplie !

Ama, Ora et Labora : aime, prie et travaille, telle était la devise de M. PHILIPPE.

Cette devise il la faisait d'abord sienne avant de demander aux autres de l'appliquer.

Il aimait ses élèves et si parfois il devait punir, il ne le faisait qu'en appliquant la formule "" QUI aime bien, Châtie bien "".

Il priait et faisait prier aussi bien au début des classes avec ses élèves qu'à la chapelel lorsqu'il accompagnait à l'orgue les messes de division, les cérémonies de Profession de foi et les célébrations de début ou de fin d'année.

"" Travail "", tel était surtout son maître-mot pour lui et ses jeunes élèves.

Combien d'anciens élèves et d'élèves actuels lui doivent une orthographe et un vocabulaire sûrs et précis. Beaucoup ont sans doute acquis à son contact le dynamisme qui les guide actuellement dans leur vie de tous les jours.


La remise du velo offert par les parents d'élèves.

Mais pourquoi parler de M.PHILIPPE au passé ? Il est toujours présent parmi nous, puisque chaque fois que nous aurons besoin d'un service, il sera prêt à nous le rendre.

Alors, au revoir Cher Monsieur PHILIPPE, à bientôt et "" ac multos anos "".

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Le départ de Soeur Jeanne-Pauline et de Soeur Lucie-Agnès (1988)

Le 27 juin 1988 a eu lieu une manifestation de sympathie et de reconnaissance en l'honneur de soeur Jeanne-Pauline et de soeur Lucie-Agnès, qui quittaient l'école Notre-Dame après 21 années de présence.

Mère Thérèse d'Avila, supérieure générale de la Congrégation de la Providence de Rouen assistait à la cérémonie au cours de laquelle M. Bellengier, directeur de St-Jude et M. Diers, président d'A.P.E.L., rendirent hommage aux religieuses : 
- soeur Jeanne-Pauline fut directrice de l'école Notre-Dame de 1967 à 1975, et après la fusion avec St-Jude elle garda la responsabilité des Jeunesses Mariales ; 
- soeur Lucie-Agnès assura jusqu'à aujourd'hui des services divers, principalement de catéchèse et de surveillance.



Soeur Jeanne-Pauline et Soeur Lucie-Agnès résident maintenant à Templeuve. Mais elles ont accepté de garder la responsabilité des Jeunesses Mariales à St-Jude et Soeur Lucie-Agnès continue d'assurer cette année quelques heures de catéchèse en sixième. 

Toutes deux  passent ainsi chaque semaine une journée dans l'Institution. 

Ce n'est donc qu'un demi départ pour la communauté religieuse de Notre-Dame.

Francis Fournier, chevalier dans l'ordre des Palmes académiques (2009)

Retraité de l'enseignement l'année dernière, Francis Fournier est revenu à l'Institution Saint-Jude pour recevoir les insignes de chevalier dans l'ordre des Palmes académiques des mains de Michel Andrieux, précédent directeur de l'établissement. "Nicolas Carlier, directeur de Saint-Jude et son prédécesseur, Michel Andrieux, étaient heureux, vendredi, de récompenser un homme qui a contribué à enseigner la culture française : Francis Fournier

Francis Fournier, entouré de Nicolas Carlier (à gauche) et de Michel Andrieux, est chevalier dans l'ordre des Palmes académiques.

Ce professeur de lettres classiques, de latin et de grec, qui est entré à Saint-Jude en tant qu'élève en 1954, a enseigné pendant quarante ans, de 1968 à 2008.

Après l'obtention de son baccalauréat de philosophie en 1965, il suit des études de lettres classiques à l'université catholique de Lille et obtient sa maîtrise en lettres latines en 1968.

En 1970, M. Fournier devient professeur à temps complet dans l'établissement où il a passé sa jeunesse. Il raconte volontiers ses souvenirs devant sa famille, ses amis et ses collègues venus en son honneur : « Je garde de bons et de moins bons souvenirs : des coups de règle, une discipline de fer. Mais je me rappelle aussi et surtout de l'esprit de camaraderie, d'un enseignement de qualité et des valeurs morales acquises. L'institution a toujours respecté sa devise : ""Confortare et este vir"", ce qui signifie ""Sois courageux et devient un homme"".  » Michel Fournier est non seulement devenu un homme mais un homme bien et un professeur respecté de ses pairs et de ses élèves comme l'expliquent Alicia, Ariane et Mathilde, anciennes élèves de latin et grec : « Instaurer le dialogue avec lui était naturel. C'était un professeur abordable, toujours de bonne humeur et très serviable  » explique Alicia. Ariane confirme : « On pouvait parler de tout et pas seulement de latin ou de grec : philosophie, littérature, etc. » Toutes trois s'accordent à dire que ses qualités humaines et pédagogiques sont indissociables.

Francis Fournier a reçu la distinction de chevalier dans l'ordre des Palmes académiques. La décoration violette récompense les services rendus à la jeunesse. Plus qu'un enseignant, il était aussi membre du conseil enseignant et membre syndical : « J'ai le sentiment d'une tâche accomplie et pourtant jamais finie. J'ai pu développer et nourrir ma passion de l'enseignement. Aider les élèves à devenir des adultes responsables et tolérants est gratifiant. Je pense que mon devoir est accompli. »

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Pour M. Bah, « l'état de crise en Guinée est loin d'être terminé »

Siradiou Bah est un homme de conviction et de liberté : il n'a pas vingt ans, en 1969, quand il a fui la dictature du président Sékou Touré en Guinée, trouvant refuge au Mali puis au Sénégal. En 1984, il entre à l'institution Saint-Jude à Armentières où il oeuvre en faveur de « l'ouverture de l'institution à l'universel », où il a créé l'association « Partage des savoirs Guinée-France » en 2005. Il craint aujourd'hui encore pour le peuple guinéen... "Le président-général Lansana Conté a dirigé d'une main de fer la Guinée pendant 24 ans. «  Il est tombé gravement malade il y a quatre à cinq ans et n'a pas gouverné pendant ce temps-là, laissant la place à une formation de clans qui se sont entre-déchirés pour s'accaparer du pouvoir, pour confisquer des richesses aux dépens du pays et de la population

  Siradiou Bah, enseignant à Saint-Jude, est un homme de conviction épris de liberté.


Début 2007, la Guinée a vécu une crise majeure. Une grève générale illimitée est organisée dans tout le pays, dénonçant « une gestion chaotique de l'État » et « le pillage systématique de l'économie nationale ». «  Tout le peuple a suivi ! ébranlant par là même le pouvoir de Lansana Conté ». Sa réponse a été d'envoyer l'armée sur les manifestants. Trois cents morts ont été dénombrés. Mais devant la détermination de la population, le président malade a accepté de dissoudre le gouvernement en place et s'est plié aux revendications populaires : un nouveau Premier Ministre est choisi sur une liste de cinq personnalités proposées par les syndicats guinéens. Il s'appelle Lansana Kouyaté. Fin mars, le gouvernement est enfin constitué. Tous les ministres sont issus de la société civile. Le gouvernement aura notamment la lourde tâche de remettre sur pied l'économie ravagée du pays et de restaurer l'unité nationale. «  Les Guinéens ont cru alors à la fin du règne de Lansana Conté. C'était mal le connaître, lui et ses compagnons. Tout a été fait pour saboter l'action de ce gouvernement de consensus. Le président a voulu gagner du temps en bloquant, entre autres, la structure administrative. » Et le gouvernement de consensus n'a pas réussi à mettre en place la moindre mesure, pas même le début d'un état de droit. « Le gouvernement de l'espoir a échoué. » «  En février 2008, le Premier Ministre a osé s'opposer ouvertement à ce que faisait Lansana Conté ». Les signes de dissension entre le Premier ministre et le président guinéen se multiplient. En mai, Lansana Kouyaté est limogé et remplacé par Ahmed Tidiane Souaré, un proche du président. «  C'est de nouveau un gouvernement de façade. La situation économique et sociale s'aggrave. » En juin, le Président accorde des concessions aux militaires qui se révoltaient et réclamaient des impayés depuis 1996. Ceux-ci retirent alors l'une de leurs plus radicales demandes : le limogeage des principaux généraux de l'armée soupçonnés de mauvaise gestion et de corruption. En novembre, la population manifeste contre la cherté du carburant. Le 23 décembre, le président Lansana Conté meurt. Il a 74 ans. La junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara a pris le pouvoir lors d'un putsch sans effusion de sang quelques heures seulement après l'annonce du décès. Dadis crée dans la foulée le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). «  Mais ils sont inexpérimentés, et surtout, ils se targuent de poursuivre l'oeuvre du président défunt et de protéger sa famille. Ce qui va aggraver la situation. L'espoir des Guinéens, c'est la liberté, c'est l'instauration d'un état de droit qui puisse garantir la démocratie ! » Des partis politiques se sont réunis autour du CNDD pour organiser des élections avant la fin 2009. Ils réclament un gouvernement de transition et l'organisation d'élections (libres et crédibles). Les législatives d'abord, puis les présidentielles. «  Les militaires n'ont rien dit encore. Mais ce sont des amateurs. L'état de crise est encore là et risque d'y rester un bon moment. » 

Et là, M. Bah a des rides."

Deux frères Peuls

En la personne de Tierno Monénembo, 
c'est « un frère, un ami », qu'a reçu Siradiou Bah, jeudi, lors de la journée culturelle franco-guinéenne.

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« Un frère », parce que tous deux sont Peuls, ethnie du Fouta-Djalon, massif montagneux de la Guinée tous deux ont fui la dictature de Sékou Touré en 1969, l'un en partant vers la Côte d'Ivoire, l'autre vers le Sénégal (M. Bah). «  Nous emportions notre bagage, notre fougue, notre volonté de réussir et de s'en sortir. » Tous deux ont été enseignants. 

  Siradiou Bah et «son frère» T. Monénembo, portant symboliquement le bonnet dont les Peuls se couvrent quotidiennement la tête.


L'auteur
Tierno Monénembo a rejoint la France en 1973 afin de poursuivre ses études. Il est nommé docteur ès sciences après avoir présenté une thèse en biochimie à l'université de Lyon. Il enseigne ensuite au Maroc et en Algérie. Il publie son premier roman en 1979, puis sept autres oeuvres avant Le Roi de Kahel en 2008 qui lui a valu le prix Renaudot en novembre.

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