Cathy Flahaut, nouvelle directrice de Saint-Jude à Armentières : « On ne forme pas qu’au bac ! »

L’institution Saint-Jude est située dans le centre d’Armentières.

Après avoir été cheffe d’établissement à Wormhout et Hazebrouck, l’ancienne prof d’économie-gestion dirige depuis septembre l’institution, où 88 % des élèves de terminale ont décroché une mention au bac en juin dernier.

Vous venez de faire votre première rentrée à la tête de l’institution Saint-Jude. Qu’est-ce qui vous a plu dans cet établissement ?

Le professionnalisme des équipes, et la diversité des projets entrepris : dans le domaine du sport, de la culture, les nombreuses actions caritatives… L’établissement est aussi ouvert sur les pays étrangers, avec les sections euro, l’Europrojet(1) ou encore le BTS commerce international.

Lors de cette rentrée, il a été beaucoup question du nombre d’enseignants devant les élèves, et du téléphone portable en classe. Comment ça se passe ici ?

Même si ça a été un défi, toute l’équipe enseignante est là ! Il n’y a pas de problème de remplacement. Et le téléphone portable était déjà interdit au collège.

Tourcoing, Wormhout, Hazebrouck… vous dirigez des établissements scolaires depuis 2018 et avez pris des responsabilités dès 2008. Est-ce que vous voyez des différences chez les élèves d’aujourd’hui ?

La quête de sens est importante pour les jeunes. Nous sommes aussi là pour ça : donner du sens aux apprentissages, pas seulement se charger de la discipline. Le parcours et l’orientation doivent être les plus co-construits possibles. Cette année, les élèves et leurs familles auront un référent pour l’orientation, afin de personnaliser encore davantage le parcours. Cela permettra aussi de rassurer, car Parcoursup, c’est important.

Dans l’enseignement privé, le chef d’établissement doit aussi, avec le diocèse, se charger des bâtiments. Comment vont les vôtres ?

Ils sont en bon état, même s’il faut toujours veiller à ce qu’ils le restent. Notre complexe sportif sera terminé en avril ; il n’y a pas de retard dans les travaux.

Quelle est la place de la religion dans la vie de l’institution ?

Nous sommes ouverts à tous, et ceux qui veulent avoir un chemin de foi doivent pouvoir le faire, dès le plus jeune âge. La pastorale est un lieu d’écoute, une proposition religieuse pour ceux qui en ont besoin, mais l’adjointe en pastorale, Mme Ruyant, va aussi dans toutes les classes et est présente aux réunions avec les parents.

L’établissement est en plein centre-ville. Quelle relation imaginez-vous avec la commune ?

J’aimerais avoir un travail de réseau avec la ville. J’ai toujours fonctionné comme ça : à Hazebrouck, par exemple, j’ai participé à la foire agricole. C’est important d’être présent, pour faire rayonner l’établissement.

Finalement, quels défis allez-vous devoir relever cette année ?

Le développement de Saint-Jude. Toutes les filières doivent répondre aux besoins des familles, et il faut rester attentif à ces besoins. Mais surtout, l’enjeu, c’est d’apporter l’excellence, l’exigence, tout en étant conscient qu’il n’y a pas que ça. On ne forme pas qu’au bac ! Les élèves doivent pouvoir s’épanouir et devenir des citoyens éclairés et heureux. Aujourd’hui, à diplôme égal, ce sont les compétences psychosociales qui font la différence. Il faut savoir parler de soi. Et tous les élèves ont des compétences psychosociales ! Il faut leur donner confiance en eux et en l’avenir – tout en étant dans l’excellence.

(1) Saint-Jude fait partie d’un réseau de 19 établissements scolaires en Europe, ce qui permet des échanges entre classes de différents pays et des mobilités individuelles (partir étudier deux mois dans un établissement partenaire).