Un président élu et la fin des tensions à la mosquée ?

M e Pawletta et son client Mohamed Yammi, président confirmé à son poste, se réjouissent que des élections aient pu avoir lieu

Depuis juin 2013, le bureau de l’Association des Marocains d’Armentières et des environs, qui gère la mosquée armentiéroise depuis sa construction, est pointé du doigt par des opposants. Des tensions qui devraient prendre fin puisque de nouvelles élections ont eu lieu fin novembre, sous le contrôle d’un médiateur. L’ancien président, Mohamed Yammi, dont la légitimité était contestée, a été élu avec 113 voix.

Rappel des faits

Depuis juin 2013, le bureau de l’Association des Marocains d’Armentières et des environs, qui gère la mosquée armentiéroise depuis sa construction, est pointé du doigt par des opposants. Opacité, statuts de l’association, autant degriefs qui n’ont pas trouvé de solutions en interne. Les opposants, déterminés, ont lancé en 2014 un recours civil. Depuis ? Les audiences se succèdent. Le dernier arrêt rendu par la cour d’appel de Douai, en juillet, encourageait les deux parties à trouver une solution dans la médiation. Entre-temps, les opposants se sont eux-mêmes divisés et sont désormais représentés par deux avocats, Me Ismi et Me Laugier. Les trois parties avaient rendez-vous avec le médiateur en janvier 2017. Objectif : mettre en place de nouvelles élections du président et du bureau de l’association. Un processus qui a échoué.

Alors que Me Pawletta, conseil du président remis en cause, dénonçait à l’époque «  un sabotage du processus électoral  », il avait ressaisi la Cour d’appel et obtenu gain de cause. En juillet 2017, la cour a imposé des élections et a désigné un médiateur pour les organiser. Me Patrick Tillie, avocat honoraire, a depuis pris les choses en main.

Une médiation imposée et des élections organisées

Le médiateur a préparé les élections, en définissant notamment le collège électoral. La condition pour pouvoir voter était d’être à jour de sa cotisation de l’année 2016. Au final, deux cent quatre-vingt-sept personnes étaient inscrites sur les listes et deux cent deux ont voté.

Les élections ont eu lieu le dimanche 26 novembre à la mosquée, en présence du médiateur. La première élection concernait le poste de président, la seconde les membres du bureau. À la présidence, outre Mohamed Yammi, président historique de l’association, un autre candidat était en lice : Mohammed Bekkouch, professeur de maths à l’institution Saint-Jude. Un Armentiérois qui ne figurait dans la liste des opposants connus.

Au final M. Yammi a été élu avec 113 voix, tandis que son adversaire en a récoltées 74. La seconde élection concernait les autres membres du bureau. Parmi eux, six candidats pro-Yammi et huit opposants. Le vote s’est fait sur photo, «  comme tout le monde ne sait pas lire à la mosquée, il suffisait de barrer les candidats qu’on ne voulait pas élire  », résume Me Pawletta. Résultat : seuls les candidats pro-Yammi ont été élus. M. Hammoudi, qui faisait partie des opposants actifs, a récolté cinq voix.

Et maintenant ?

M. Yammi savoure la légitimité retrouvée. «  Je suis content pour toute la communauté. Nous voulons rassembler et pas diviser.  » Le président ne manque pas de rappeler : «  Nous n’accepterons plus les attaques, nous avons respecté les lois de la République, maintenant on veut du respect.  » «  Cela fait quatre ans que Yammi est sali. Aujourd’hui son travail depuis vingt ans est légitimé  », résume son avocat, Me Pawletta. Ce dernier a d’ailleurs écrit aux conseils des opposants. «  La situation étant définitivement clarifiée, je leur indique notre souhait de voir l’ensemble des procédures judiciaires en cours, que nous avons subi, s’arrêter. Parce qu’elles n’ont plus aucun sens.  »

Le nouveau président et son bureau indiquent quant à eux qu’ils vont très vite se pencher sur le recrutement d’un imam bilingue et sur la mise en place de conférences à la mosquée.