Mathilde Deloux, major 2017 du 1er concours d’accès à l’ENM

À 24 ans, Mathilde Deloux , ancienne élève de Saint Jude de la maternelle à la terminale, a été reçue major de la session 2017 du 1er concours d’accès à l’École nationale de la Magistrature. Alors qu’elle effectuera sa rentrée à l’ENM lundi 29 janvier 2018, elle revient sur son parcours, ses motivations et la manière dont elle s’est préparée aux épreuves d’admissibilité, puis d’admission. Témoignage.
Quel a été votre parcours avant de passer le concours ?
« Après avoir obtenu un master 1 « Métiers de l’action publique » à l’Institut d’études politiques de Lille, j’ai intégré le master « Carrières judiciaires et juridiques » de Sciences Po Paris. Celui-ci m’a permis d’approfondir mes connaissances en droit et de me préparer plus spécifiquement aux épreuves du concours de l’ENM. »
Quels aspects du métier vous ont encouragée à vouloir intégrer la magistrature ?
« Lors de mes stages en juridiction, j’ai réalisé à quel point les décisions prises par le magistrat ont des conséquences immédiates et souvent fondamentales sur la vie des justiciables. Son action rend tangible les normes de notre société, ce que je trouve particulièrement enthousiasmant. Le magistrat occupe aussi une place essentielle au cœur des relations sociales, qui le conduit à s’intéresser à un grand nombre de questions et à travailler avec divers interlocuteurs, ce qui constitue une richesse indéniable. »

Que représente pour vous le fait d’être major de votre promotion ?
« C’est d’abord une énorme surprise même si ce classement récompense mon implication et le travail que j’ai fourni ces dernières années.

Parce que j’ai été boursière pendant la majeure partie de ma scolarité, c’est aussi une grande fierté qui montre, à mon niveau, que les dispositifs promouvant l’égalité des chances permettent de diversifier l’origine sociale des magistrats. »

Comment avez-vous préparé ce concours ?
« En parallèle de ma seconde année de master, j’ai suivi la classe préparatoire à l’ENM de Sciences Po. Celle-ci propose une méthodologie rigoureuse ainsi que de nombreux concours blancs afin d’appréhender au mieux les écrits d’admissibilité.

S’agissant des oraux d’admission, je me suis beaucoup entraînée avec des amis, également candidats, ce qui est idéal pour s’habituer au format particulier de ces épreuves.

Enfin, différents stages en juridiction m’ont permis de mieux connaître l’exercice concret des fonctions de magistrat et leurs enjeux. »

Quels conseils donneriez-vous aux candidats qui souhaitent également passer le concours de l’ENM ?

« Je pense qu’il faut veiller à ne pas se noyer dans l’ampleur des connaissances requises au programme, mais se concentrer sur la méthodologie afin d’être prêt à aborder tout type de sujets. Il convient à mon sens de toujours garder à l’esprit le format des épreuves et les attentes concrètes des magistrats.

Vu la longueur dans le temps du concours, il est aussi important de savoir sortir la tête des révisions, ne pas se déconnecter de la réalité et de ne pas perdre de vue l’enthousiasme avec lequel on a choisi cette orientation. Enfin, travailler à plusieurs est essentiel, tant pour préparer les épreuves que pour se soutenir et s’encourager. »