Frédéric Motte, ancien élève de Saint Jude, sera-t-il le premier Nordiste à la présidence du MEDEF ?

Le patron des patrons de France sera-t-il Nordiste ? Comme nous l’annoncions en fin de semaine dernière, un conseil exécutif de l’organisation syndicale a permis ce lundi au président du MEDEF des Hauts-de-France de poser acte de candidature officielle à Paris pour succéder en juillet à Pierre Gattaz.

La campagne a bel et bien commencé pour lui et on le croise partout, jusqu’à vendredi aux États généraux de la politique de la ville à Roubaix. Frédéric Motte, 53 ans, a l’énergie que ses convictions libérales érigent en dogme pour tout patron digne de ce nom. Et les patrons, il connaît.

La famille Motte a marqué le paysage industriel de la métropole lilloise en bâtissant un empire textile aux pleins pouvoirs il y a plus d’un siècle. Ce fut Eugène Motte, bien sûr, le tombeur de Jules Guesde à la mairie de Roubaix mais aussi les brasseurs de la Vallée de la Lys dont Frédéric Motte est l’un des descendants. Avec toujours, le textile. Sa mère a porté le lin à Armentières où il naquit. Son père tenait l’usine où il y faisait ses devoirs d’écolier de Saint-Jude, chaque samedi avec ses deux frères. L’histoire commence.

Le petit Frédéric rêve de l’École des Eaux & Forêts mais il suivra la fibre entrepreneuriale, sans doute inspiré par la lignée de son propre nom : encore plus de 300 Motte à certains anniversaires, ça vous forge une ambition. La jeunesse s’achève à Beaucamps-Ligny, un village de 900 habitants dont il deviendra maire à 30 ans et pour trois mandats près de Lille. À l’époque, il est le maire le plus jeune de France. Se lance dans la politique, rejoint la communauté urbaine de Lille, s’aguerrit au contact des réseaux patronaux jusqu’à devenir président du MEDEF du Nord – Pas-de-Calais en 2013 après avoir été celui du Conseil économique et social régional. Il n’a pas encore 50 ans, il n’a pas encore tout dit.

Chances sérieuses

Les fonctions notabiliaires lui vont comme un gant, jusqu’à faire presque oublier qu’il dirige un groupe, Cèdres, de sous-traitance industrielle avec près de 400 salariés au sein de 17 PME régionales. À Paris, on le voit comme un candidat des territoires. Du reste, il est depuis deux ans chargé de leur animation à l’échelle nationale, un poste stratégique et bon pour l’influence. Ses chances de succès pour réformer un MEDEF en crise de gouvernance ? On les dit sérieuses. Suffisamment pour braquer les projecteurs parisiens sur les Hauts-de-France.

Le seul autre candidat déclaré à ce jour est le président du MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes, Patrick Martin.