«La chimie, c’est juste une autre façon de faire de la cuisine»

Julien Vantourout est né et a grandi à Armentières et il brille actuellement outre-Manche

C’est une sacrée performance que vient de signer un enfant d’Armentières, ancien élève de Saint-Jude, de l’autre côté de la Manche. À 28 ans, Julien Vantourout vient en effet de décrocher le prestigieux prix du meilleur jeune chimiste en industrie du Royaume-Uni.

Il est né à Armentières et c’est à Saint-Jude que Julien Vantourout s’est découvert une appétence pour les sciences. Pas encore une passion pour la chimie même s’il a décroché son bac S, mention bien. «  Au départ, je pensais m’orienter vers l’aéronautique, confie le jeune homme. Mais quand j’étais en prépa à Valenciennes, la prof de chimie m’a décidé. En fait, c’est plus la façon qu’elle avait d’enseigner que la matière en elle-même qui m’a attiré vers la chimie.  » Mais il n’empêche que Julien Vantourout s’est vite pris au jeu. «  J’aime être en labo et faire des expériences. La chimie, c’est juste une autre façon de faire de la cuisine, d’être un architecte à l’échelle de la molécule  », résume le jeune scientifique.

« En France, la thèse se fait uniquement à l’université. Au Royaume-Uni, tu fais ta thèse à la fac et, en même temps, tu travailles dans une industrie. »

Après la prépa, l’Armentiérois rejoint le CPE de Lyon, la grande école de chimie, physique et électronique, d’où il sort avec un master en chimie organique. Il en revient également avec Camille, une Annécienne étudiante en biologie, qui est devenue sa femme il y a un an et demi. Le jeune couple plie bagage, direction Londres. «  Pour faire ma thèse, précise Julien Vantourout. Parce que, en France, la thèse se fait uniquement à l’université. Au Royaume-Uni, tu fais ta thèse à la fac et, en même temps, tu travailles dans une industrie.  » En l’occurrence, la fac, c’est à Glasgow pour Julien et l’entreprise, c’est GSK (GlaxoSmithKline), un laboratoire pharmaceutique. «  Développement des réactions catalysées au cuivre  », voilà pour le sujet de la thèse... Mais aussi le thème de l’exposé qui lui a permis de briguer la première place du grand concours britannique de meilleur jeune chimiste en industrie.

Direction les États-Unis en 2019

Dans quelques mois, l’enfant d’Armentières quittera la Grande-Bretagne, thèse en poche on espère. Pour traverser ce coup-ci l’Atlantique et s’installer à San Diego avant de rejoindre, en 2019, le prestigieux MIT pour deux ans. Avant un possible retour en France ? «  J’ai le temps de voir, sourit le jeune homme. Mais, même si j’adore les États-Unis, le retour en France reste fort probable.  »