« Michael, Jackson et moi » de l'Armentiérois Noesis : amour et désamour d'un fa

Pendant des années, Benoit Didier a voué « un amour exclusif » à Michael Jackson. Dans un petit livre attachant, «  Michael, Jackson et moi », ce jeune Armentiérois raconte l'histoire de cette passion. De l'aveuglement à la clairvoyance, de l'amour au désamour. "

«  Je m'appelle Noesis, j'ai 33 ans et je ne suis pas un fan illuminé. Je suis un être doté de raison, qui ne suit pas le discours consensuel. Je ne souffre d'aucune pathologie mentale. Du moins, je l'espère » : dès les premières lignes de son ouvrage, Benoit Didier prévient son lecteur. L'essai qui va suivre respire de l'admiration qu'il voue à Michael Jackson depuis qu'il a 9 ans. Mais il rend compte aussi d'un parcours tumultueux qui ressemble beaucoup, en fait, à celui d'une passion dévorante dont peu à peu il finit par se détacher. Parce que, à partir de 2001, lors de la sortie de Invicible, le Roi de la Pop commence à le décevoir.

Benoit Didier, alias Noesis, est né à Armentières en 1977. Son livre est sorti fin juin.

Parce que, aussi, Benoit ouvre les yeux : Michael a fini par dévorer Benoit de l'intérieur, par occuper son âme au point d'empêcher le jeune Armentiérois de vivre sa vie à lui. Pourtant, Benoit Didier la réussit plutôt bien, sa vie. Né à Armentières en 1977, il suit ses études secondaires à Saint-Jude, décroche son bac littéraire, avant de se diriger vers des études supérieures à Lille qui déboucheront sur une maîtrise en arts cinématographiques. Doué pour l'écriture et passionné de cinéma et de musique, il écrit des chroniques, sous le pseudo de Noesis, pour des webzines et des publications papier comme Rock Mag.

« Vilaine idolâtrie »

Dans son livre à la fois autobiographique et biographique, il parle du passage progressif de son adoration exclusive de Michael Jackson à la découverte d'autres artistes : « Je me suis (...) longtemps perdu dans une vilaine idolâtrie. À tel point qu'aucun autre artiste ne trouvait grâce à mes oreilles » écrit-il dans son livre.

Sa discothèque - où on se doute, l'oeuvre de Michael Jackson prend toute la place - commence à s'enrichir d'autres artistes. D'abord parce que son boulot de pigiste de rock le conduit à s'intéresser à Mika, Depeche Mode, Muse, Indochine, Vanessa Paradis ou Mano Solo, artistes qu'il interviewe. Ensuite parce qu'il commence à se passionner pour le rock dur (« aux antipodes de Michael, sans doute par réaction »), il se passionne pour Metallica, Marylin Manson et d'autres... Mais Michael est toujours là, dans un coin de sa tête.

En 2007, il commence à écrire quelques réflexions sur cette relation fusionnelle déçue. Il y commente notamment les « affaires » Michael Jackson, celle qui l'accuse de rapports ambigus avec les enfants, celle de son mariage avec la fille d'Elvis, celle de ses mutations physiques. Puis Noesis apprend, en direct sur Internet parce qu'il y fréquente toujours les forums, la mort de Michael, le 25 juin 2009.

Il assiste au retour en grâce de son idole : Thriller, Bad. Dangerous, des années après leurs sorties reviennent dans les charts. « Les voir caracoler en première place, c'est à la fois réconfortant et incommodant  » écrit-il. Il se rend compte que Michael Jackson n'a toujours pas vraiment quitté sa vie. Alors, il termine son livre : « Avant tout un témoignage, quelque chose que je me devais de faire pour moi. Un accomplissement pour me défaire d'une dépendance morbide et avancer. Une dernière révérence, un salut à mon idole, oui. Un hommage, j'en doute. » Le livre est sorti en juin. Et qu'on soit ou non fan de Michael, ce témoignage très bien écrit est vraiment touchant.

« Michael, Jackson et moi », Éd. Mon Petit Éditeur 146 pages 17 E. Séance de dédicaces à la librairie Majuscule d'Armentières, place du Général-de-Gaullesamedi 5 novembre après-midi.

Benoit Didier, alias Noesis, vient de créer en auto-entreprise L'Attrape-Temps. Il propose des reportages photographiques et rédactionnels pour immortaliser, par exemple, des événements familiaux (contact : 18, rue Delpierre à Erquinghem-Lys 03 59 96 56 90).

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